La mort d'un enfant est toujours une horreur, ce n'est pas la peine d'en rajouter...
CIDINFO retrace, à travers différents récits contradictoires
d'une militante anti-israélienne acharnée, la mort de Nour Emran,
jeune palestinien envoyé à la mort le 16 décembre 2003
par ses parents dans l'espoir qu'il devienne un martyr.
Sylvia Cattori, tristement célèbre pour ses diatribes anti-israéliennes,
raconte dans un premier texte daté du 22
Mars 2004, comment elle assista, à la mi-décembre 2003,
à la mort d'un enfant palestinien de 14 ans tombé sous ses
yeux sous les balles des mitrailleuses lourdes israéliennes "crachant
plus de 500 balles à la secondes". Dans un second
texte, du 31Mars 2004 (une semaine après), publié sur un
autre site internet, l'enfant n'a plus 14 ans, mais 12 ans, et une phrase
est ajoutée à la version précédente, dans
laquelle elle assure avoir assisté, juste après la mort de l'enfant,
à la blessure par balle de son frêre, tentant de fuir les tirs
des soldats!
Après avoir relevé les incohérences dans les deux versions
et la volonté manifeste de Sylvia Cattori de rendre plus sensationnelle
la seconde version, CIDINFO se met à la recherche dans la presse d'éléments
relatant la mort de l'enfant et découvre un troisième texte
de la même Sylvia Cattori datant du 16 Décembre
2003, jour de la mort de l'enfant, dans lequel elle ne raconte même
pas l'avoir vu mourir, et ne lui consacre qu'une seule phrase d'une
ligne dans laquelle elle dit avoir rencontré à l'hôpital
un enfant de 15 ans (!), Nour Emran, dans le coma!
Si on suit le raisonnement de Sylvia
Cattori, elle aurait assisté à la mort d'un enfant, puis, raconté
sa journée dans un texte écrit le même jour, dans lequel
elle ne dit pas avoir vu l'enfant mourir sous ses yeux quelques minutes plus
tôt, mais, en une phrase, avoir rencontré ce même enfant
dans le coma à l'hôpital!!! C'est seulement trois mois plus tard
qu'elle aurait estimé nécessaire d'écrire qu'elle avait
vu mourir l'enfant à quelques mètres d'elle? Pourquoi, alors
que ses textes sont particulièrement détaillés, ne pas
l'avoir dit tout de suite? Pourquoi l'enfant a-t-il 15, puis 14, puis 12 ans
dans les versions successives? Pourquoi dans la version la plus récente
du texte, Sylvia Cattori se souvient subitement avoir vu le frêre de
l'enfant se faire tirer dessus, dans le dos, par les soldats alors qu'il fuyait?
Sylvia Cattori ne serait elle pas une affabulatrice, qui invente des histoires
et des scènes à partir d'histoires entendues de ci de là?
Pour CIDINFO, il était évident que Sylvia Cattori n'a pas assisté
à la mort de l'enfant comme elle le dit, mais l'a simplement rencontré
à l'hôpital, et a décidé, trois mois après
cette rencontre, d'inventer de toutes pièces la scène de la
mort de l'enfant et sa présence sur les lieux au même moment,
et à quelques mètres de là!!!
C'est un article de Reuters du 22 décembre
2003, retrouvé peu après, qui nous a fixé sur les
conditions dans lesquelles l'enfant a été tué: Selon
cet article, des médecins palestiniens ont annoncé, le 17 décembre,
la mort de Nour Emran, à la suite d'une blessure par balle...en
caoutchouc. On est loin de la mitrailleuse lourde "crachant plus
de 500 balles à la seconde", et des "gaz capables
de tuer" dont nous parle Sylvia Cattori, qui savait pourtant
que l'enfant avait été blesssé par une balle en caoutchouc
puisqu'elle l'avait vu à l'hôpital, sous la responsabilité
des médecins palestiniens qui connaissaient l'origine de la blessure!!!
D'autre part, si ce jour là les soldats tiraient avec des balles en
caoutchouc, comment se fait il que le frêre de l'enfant ait pu être
blessé d'une "balle dans le dos", puisque les balles
en caoutchouc ne traversent pas la peau??
Voici, résumés, les passages clé des différentes versions de la scène, imaginée par Sylvia Cattori, de la mort de Nour Emran
"Ces soldats (...) tiraient sur les enfants comme sur des pigeons, ils jetaient des bombes asphyxiantes par-dessous les maisons. Sans raison ! En face, il n'y avait pas l'ombre d'un combattant. Il n'y avait aucune justification à cette démonstration de force contre de pauvres gens déjà chassés de chez eux en 1948. Ce que ces barbares enfermés dans leurs mastodontes venaient chercher dans une rue pleine d'enfants comme celle-ci, était aussi clair qu'invraisemblable. Le colonel de l'armée de l'air israélienne, Yiftah Sepctor, n'avait-il pas avoué un jour que les soldats envoyés dans les territoires palestiniens avaient la liberté de « tuer des enfants » ? Aller à la chasse d'enfants avec des armes de guerre, tirer des rafales de mitrailleuses contre des lances pierres, était-elle devenue une activité normale pour l'armée occupante ? Apparemment oui (...) Les petits mômes de quatre ou cinq ans n'étaient pas épargnés. En ajustant leur arme, les soldats criaient par hauts parleurs : « Come on come on son of a bitch » (Viens, viens, fils de pute). Ces enfants ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Les soldats, eux, savaient ce qu'ils devaient faire. Les allumer méthodiquement, les esquinter. Ils fusillaient les enfants (...)" |
LA
VERSION DU 22 MARS 2004 (Sur le site "Indymedia")
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LA
VERSION DU 31 MARS 2004 (Sur le site "Oulala")
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"J'ai compté une vingtaine d'enfants blessés. A cet instant j'ai vu un garçon, la tête en sang, vriller, tomber inanimé au milieu d'une grande flaque d'eau sale. J'ai immédiatement reconnu en celui qui se penchait sur lui avec effroi, un frère jumeau. Sous le choc, je suis tombée à genoux et j'ai pleuré d'impuissance. Les cris de douleur déchiraient les airs. Il s'appelait Nour Emran. Il était à peine âgé de 14 ans. Il mourra trois jours après à l'hôpital Rafidia, sans être sorti du coma. Sous le feu des soldats qui tiraient sur les ambulances, les jeunes secouristes avaient la tache dure. L'un d'eux m'a lancé d'un air résigné : « C'est notre vie vous n'avez encore rien vu ils vont revenir. »" | "J'ai compté une vingtaine d'enfants blessés. A cet instant j'ai vu un garçon, la tête en sang, vriller, tomber inanimé au milieu d'une grande flaque d'eau sale. J'ai immédiatement reconnu en celui qui se penchait sur lui avec effroi, un frère jumeau. Les cris de douleur déchiraient les airs. Sous le choc, je suis tombée à genoux et j'ai pleuré d'impuissance. Il s'appelait Nour Emran. Il était à peine âgé de 12 ans. Il mourra quelques jours après, à l'hôpital Rafidia, sans être sorti du coma. Quant à son frère, après qu'il ait lancé un cailloux de rage contre la ferraille du tank, il a été blessé d'une balle dans le dos, alors qu'il était sur le point de s'enfuir. Sous le feu des soldats qui tiraient sur les ambulances, les jeunes secouristes avaient la tache dure. L'un d'eux m'a lancé d'un air résigné : « C'est notre vie vous n'avez encore rien vu ils vont revenir. » " |
Premières
impression de CIDINFO
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Hypothèse n°1 | Soit Sylvia Cattori a effectivement assisté à la scène, a appris en l'espace d'une semaine que l'enfant (mort 3 mois plus tôt), avait 12 ans et non 14 ans, et s'est "souvenue", toujours en l'espace d'une semaine, que le frêre de cet enfant avait été, sous ses yeux, blessé par balles quelques instant plus tard...Mais c'est invraisemblable et je pense que si on l'interrogeait, Sylvia Cattori elle même n'oserait pas se défendre d'une façon si grossière! |
Hypothèse n°2 | Soit Sylvia Cattori a assisté à la mort de l'enfant, mais a décidé de lui retirer deux ans et d'inventer la blessure de son frêre afin d'ajouter à son texte un petit côté sensationnel lui permettant d'être publiée sur le site www.oulala.net, autrement plus extrémiste que le site Indymedia où la première version a été publiée. |
Hypothèse n°3 | Soit Sylvia Cattori, partant de l'histoire de la mort tragique du jeune Nour Emran rencontré dans le coma à l'hôpital, a romancé ses derniers instants en inventant y avoir assisté, et a ajouté à ce mensonge la blessure de son frêre... |
"En deux jours une vingtaine d'enfants ont été blessés par les tirs de soldats et les gaz asphyxiants. (Un nouveau genre de gaz capable de tuer. Des gaz qui vous donnent des convulsions et nécéssitent l'hospitalisation). J'ai profité d'une accalmie, pour aller à l'hopital Rafidia, rendre visite aux enfants blessés. Nour Emran, 15 ans, que les soldats ont délibérement touché en pleine tête, est dans le coma, sans espoir d'en sortir. Deux autres enfants sont dans un état désesperé. Les couloirs de l'hopital sont remplis de mères, de pères qui pleurent en silence. Un hopital qui reçoit des blessés sans discontinuer, et n'a que de pauvres moyens". |
Il est évident que si Sylvia
Cattori avait vu tomber au sol l'enfant dont elle parle, elle y aurait fait
référence dans le texte! Or, ici, elle ne le mentionne même
pas...elle a donc probablement rencontré l'enfant à l'hôpital,
mais en aucun cas ne l'a vu mourir. D'autre part, elle ne parle pas des conditions
de la mort de l'enfant et de la balle qui l'a tué alors que les médecin
palestiniens sous la responsabilité desquels était l'enfant
le savaient: C'était une balle en caoutchouc, et non une "mitrailleuse
crachant 500 balles à la secondes"...Nous l'avons découvert
dans une dépèche Reuters datant du 22 décembre 2003,
une semaine après la mort de l'enfant.
"Des médecins palestiniens ont par ailleurs annoncé la mort de Nour Emran, un adolescent de 13 ans, blessé à la tête par une balle en caoutchouc israélienne le 16 décembre." |
Certaines personnes, et Sylvia
Cattori en fait manifestement partie, n'hésitent pas à utiliser
des évènements comme la mort d'enfants et à romancer
celles-ci afin de rendre leurs articles de presse plus attractifs. Cette pratique
est une honte. La mort d'un enfant est une horreur et ne devrait en aucun
cas être utilisée à des fins de notoriété
personnelle.
Silvia Cattori, anti-israélienne notoire faisant partie de l'International
Solidarity Movement, et dont le principal argument contre l'assassinat
ciblé de Cheikh Yassin est d'affirmer que "dans nos pays on respecte
les handicapés", fait encore preuve d'une grande capacité
de discernement...
Au sujet des enfants soldats en Palestine,
visiter aussi notre dossier consacré à la culture de la haine.
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